Nathalie Goulet est, depuis au moins 2010, une lobbyiste importante de la dictature d'Azerbaïdjan en France, en particulier au Sénat, où elle occupe un mandat de sénatrice depuis 2007.
Nathalie Goulet Milsztein, née le 24 mai 1958, est sénatrice depuis 2007, au sein du groupe Union Centriste. Avocate de profession, elle est radiée du barreau en 2000 pour « manquement graves et réitérés aux principes essentiels de la profession et contraires à l’honneur et à la probité ». Elle s’y réinscrit en 2011 et arrête définitivement ses activités d’avocate en octobre 2018, après avoir perçu 50 000 euros entre mars et décembre 2017 en tant que collaboratrice pour le cabinet Dan Shefet, alors même qu’elle dépose en mars 2017 un projet de loi dont le coauteur s’avère être son employeur.
Nathalie Goulet est membre du conseil d’administration de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan, vice-présidente du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan au Sénat et l’une des piliers du lobbyisme pro-azerbaïdjanais en France depuis au moins 2010, année de ses premières déclarations en faveur de la dictature d’Ilham Aliyev. Dès juillet 2010, lors d’une intervention au Sénat, Nathalie Goulet plaide pour davantage de déplacements des diplomates français en Azerbaïdjan, pour que la France ne prenne pas position en faveur de la république d’Artsakh, et critique le poids de la diaspora française en France. En 2012, au moment du vote de la loi pénalisant le négationnisme du génocide arménien, Nathalie Goulet déclare que « le Parlement français n’adoptera jamais le projet de loi criminalisant la négation du soi-disant génocide arménien » (elle réfutera plus tard avoir utilisé l’expression « soi-disant »). La même année, elle affirme dans un courrier avoir toujours « regardé la communauté arménienne avec suspicion ».
Elle poursuivra ensuite les années suivantes à militer pour davantage d’échanges entre la France et l’Azerbaïdjan, et accompagnera même François Hollande en mai 2014 lors de son voyage en Azerbaïdjan, où elle affirme avoir régulièrement voyagé avec son époux Daniel Goulet, ancien sénateur UMP décédé en 2007. En 2015, Nathalie Goulet se rend à Bakou, auprès de Mehriban Aliyeva, épouse du dictateur azerbaïdjanais, dans le cadre du « 3e Forum mondial sur le dialogue interculturel ».
Cependant, également en 2015, elle sera épinglée pour avoir reçu sur cinq ans près de 250 000 euros de la part de la Fondation Heydar Aliyev via la Fondation du Patrimoine de Basse-Normandie, officiellement pour la restauration d’églises dans la région. Par ailleurs, Nathalie Goulet présente dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, au sein de la catégorie « Les fonctions bénévoles susceptibles de faire naître un conflit d’intérêts », être « membre bénévole » de la Nizami Ganjavi International Center (Azerbaïdjan). Il convient donc évidemment de s’interroger sur le financement de ses nombreux déplacements en Azerbaïdjan depuis les années 2010. Il est en outre étonnant de constater qu’elle est « observatrice indépendante » à deux reprises en Azerbaïdjan, notamment lors du référendum constitutionnel de 2016, qui portait entre autres sur l’extension du mandat présidentiel.
Nathalie Goulet n’aura de cesse de se faire l’émissaire de la dictature d’Aliyev en France, y diffusant sans relâche la propagande azerbaïdjanaise, déclarant ainsi en 2020 : « Je ne verrai pas le Haut-Karabakh dans mon âme, mais de mes propres yeux », et reprenant en 2021 la rhétorique du régime autour du déminage de l’Artsakh. La même année, elle se rend en Azerbaïdjan sur invitation du fameux Centre international Nizami Gandjavi, notamment pour visiter les « territoires libérés ». Le 28 septembre 2023, à la suite de l’offensive azerbaidjanaise en Artsakh, elle déclare « Welcome back home, Karabakh ! ».
L'Azerbaïdjan utilise tous les moyens et relais à disposition pour obtenir le silence sur ses guerres et ses crimes.