Le 20 janvier 2024, Anastasia Lavrina affichait sur son profil X que Joaquinito Maria Alogo de Obono, président de l’International Association Against Corruption, allait donner une interview exclusive pour « dévoiler le travail du lobby arménien en France ».

Le profil LinkedIn d’Anastasia Lavrina ne laisse aucun doute sur son affiliation et son « indépendance » : elle se présente elle-même comme membre du parti au pouvoir en Azerbaïdjan, « New Azerbaijan », et a épinglé sur son profil Twitter un selfie d’elle et Ilham Aliyev.


Joaquinito Maria Alogo de Obono, quant à lui, représente la « nouvelle garde » du lobby azerbaïdjanais en France. En 2023, il s’est rendu, le plus souvent sur invitation d’Aytan Mouradova, à plus de 6 événements organisés par la diplomatie azerbaïdjanaise en France.




Cette participation régulière aux activités de l’Azerbaïdjan en France n’est pas un secret : Joaquinito Maria Alogo de Obono en fait lui-même la promotion sur ses réseaux sociaux. Il semble ainsi avoir commencé à fréquenter la représentation azerbaïdjanaise en novembre 2022.




Il fait même plus : il intervient plusieurs fois à la télévision azerbaïdjanaise pour défendre la rhétorique du régime d’Aliyev, qu’il s’agisse de dénoncer « l’occupation arménienne », ou bien d’attaquer le positionnement de la France concernant l’Azerbaïdjan.




Joaquinito Alogo de Obono est aussi un invité régulier de l’ambassade du Kazakhstan depuis, semble-t-il, octobre 2022. Il est proche de Aijamal Aitymbetova, organisatrice d’événements culturels pour l’Ouzbékistan à l’UNESCO, elle-même très liée à l’ambassade d’Azerbaïdjan.




De la même façon qu’avec l’Azerbaïdjan, Joaquinito Alogo de Obono apparaît à la télévision kazakhe pour justifier le retrait du statut de réfugié politique de l’oligarque kazakh Moukhtar Ablyazov, dont les autorités kazakhes réclament l’extradition.

Il est utile ici de souligner le paradoxe, pour un « représentant de la lutte anti-corruption », de fréquenter les représentants des dictatures azerbaidjanaise et kazakhe, respectivement 157ème et 101ème sur 180 sur le classement 2022 de Transparency International de la corruption perçue.


Le fait que Joaquinito Alogo de Obono se présente comme président de l’International Association Against Corruption (IAAC) lui sert de caution, et permet de donner du crédit aux arguments de la propagande azerbaïdjanaise qu’il diffuse lors de ses interventions.

Or, l’IAAC, créée en décembre 2021, n’a produit aucune publication, et son site Internet ne fonctionne plus. La dernière « actualité » date de juillet 2021 et les « actions » mises en œuvre ne sont jamais évoquées précisément, sur une capture du site datant de juillet 2023.



Il est par ailleurs amusant de noter, grâce aux différentes sauvegardes du site, qu’entre août 2022 (et même peut-être décembre 2021) et juillet 2023, le nombre de procédures initiées par l’IAAC n’a pas évolué.


Les réseaux sociaux de l’IAAC, quant à eux, ne semblent être que des vitrines servant à la promotion de Joaquinito Alogo de Obono.




Il est également important de signaler que Joaquinito Alogo de Obono a offert dès octobre 2020 des services de conseil en relations publiques et communication, ce qu’il se garde bien de dire évidemment sur son profil LinkedIn.

Joaquinito Alogo de Obono est donc un consultant en relations publiques utilisant une association-vitrine de lutte anti-corruption, en réalité coquille vide, pour vernir ses interventions publiques au service de la dictature azerbaïdjanaise.