Le groupe d’amitié France-Azerbaïdjan, reformé en 2017 avec l’aide du cabinet de consulting Victory Capital & Advisory de la lobbyiste Sihem Souid, est né avec l’idée pour la dictature azerbaïdjanaise de faire parvenir son influence jusqu’au sein de l’Assemblée Nationale française, comme elle avait réussi à le faire en Union Européenne, par l’intermédiaire de la bien nommée « diplomatie du caviar ».


En 2017, le groupe comptait plus d’une vingtaine de membres, contre onze au début de l’année 2023, réunis avec difficulté après la Guerre des 44 Jours en 2020, et après le scandale provoqué par l’ancien président du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan, Pierre-Alain Raphan, qui avait réclamé 2,8 millions d’euros à l’Azerbaïdjan pour la formation d’une association pro-azerbaïdjanaise en France.




Le 29 septembre 2023, Pierre Vatin, président du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan, déclarait que l’activité du groupe était « suspendue ». Dans le contexte de l’application méthodique de la politique génocidaire azerbaidjanaise et du nettoyage ethnique en Artsakh, sans doute n’était-il pas bon d’être du côté de l’Azerbaïdjan.

Il ne fait aucun doute que cette décision de suspension n’était pas motivée par les actes criminels de l’Azerbaïdjan, mais plutôt par les potentielles retombées médiatiques. Au 2 octobre 2023, la page du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan n’affiche plus que 5 membres : Pierre Vatin, Guy Bricout, Meyer Habib, Hubert Julien-Laferrière et André Villiers. A eux peuvent se rajouter Bertrand Sorre et Belkhir Belhaddad. Leurs sont en effet adressés des « remerciements chaleureux » par Leyla Abdulallyeva en mai 2023 pour « un échange très riche » à la suite d’une rencontre avec le personnel diplomatique et des parlementaires azerbaïdjanais.
Plus tôt, le 27 juillet 2020, Guy Bricout, qui avait déjà montré sa proximité avec le lobbyiste pro-azerbaidjanais Grégory Herpe en 2019, dénonce à l’Assemblée Nationale « l’incursion sanglante menée par l’Arménie à proximité de Tovuz ».


Le 14 octobre 2020, d’autres politiciens français signent un appel à ne pas « cautionner le séparatisme arménien » : Guy Bricout, Jean-Pierre Door, Alain Houpert, Michel Gourinchas, Jérôme Lambert, Jean-François Lambert, Jean-Luc Reitzer, Jean-Marie Tetard, Alain Vasselle et André Villiers. En 2021, les parlementaires français se rendront en Azerbaïdjan, dont M'jid El Guerrab, Frédérique Dumas, Belkhir Belhaddad, Mustapha Laabid, Carole Bureau-Bonnard et Michel Delpon.

Depuis leur entrée au sein de ce groupe d’amitié France-Azerbaïdjan, ses membres n’auront de cesse d’appeler au rapprochement entre les députés du parlements français, mais aussi ceux de la dictature azerbaïdjanaise, ce qui n’est évidemment pas anodin puisque cette potentielle proximité serait un moyen pour l’Azerbaïdjan de voir ses crimes être blanchis, comme ils le sont lorsque sont célébrés, avec ses représentants diplomatiques ou affiliés, sa culture et son histoire. La dernière rencontre entre Pierre Vatin, ses collègues et les députés du Parlement azerbaïdjanais date ainsi de juin 2023.

Comment ainsi croire aux « regrets », puisque la Guerre des 44 Jours, et la rhétorique de l’Azerbaïdjan auparavant, ont bien montré les volontés génocidaires du régime d’Aliyev ? Pourquoi, quand le député Dino Cinieri quitte le groupe d’amitié en juin 2022 en disant qu’il « ne peut y avoir d’amitié avec des tortionnaires », ses autres membres ne l’ont-ils pas suivi ? Les membres du groupe d’amitié France-Azerbaïdjan sont et restent des membres du lobby pro-azerbaïdjanais.
L'Azerbaïdjan utilise tous les moyens et relais à disposition pour obtenir le silence sur ses guerres et ses crimes.